Saturday 19 November 2016

Semaine 1 du 29 au 5 novembre - Jour 7

Le séjour touche à sa fin... la pluie arrive. Pour une dernière activité: option Via Ferrata à Fort l’Ecluse, certes un peu loin mais le paysage en vaut la peine parait-il et la via aussi.

Le départ se fait au pied d'un fort du XVIe siècle au pied duquel coule tranquillement le Rhone. Il fait plutôt couvert mais le soleil fait de brèves apparitions.

La via se termine dans le Fort Supérieur et là la vue s'étend des deux côtés, vers Genève d'un côté et sur le Rhone, le tout face au Mont Vuache, arrondi et boisé. Un beau final pour une semaine exceptionnelle.






Friday 18 November 2016

Semaine 1 du 29 octobre au 5 novembre - Jour 6 - Les Cornettes de Bises

J'ai du me remettre de mon périple à la Haute Cîme qui avait laissé des ampoules impressionnantes sur mes talons. Donc après deux jours de régime sauna -piscine, revoilà l'envie de sommets (plus modestes en altitude certes mais spectaculaires quand même). Les Cornettes de Bises en vallée d'Abondance etaient  'next on the list'. Ca faisait déjà quelques temps que j'avais envie de crapahuter dans ce coin là. Les Cornettes sont un gros caillou bien minéral entre la France et la Suisse, renommé pour ses troupeaux de bouquetins. Allez, on chausse les chaussures et pour une fois je prends des bâtons, et let's go...

Le paysage est grandiose d'emblée, une fois que l'on quitte la route de Chatel et que l'on se dirige vers les chalets de Bise on se retrouve un peu enclavé entre des forteresses de rochers et j'aime beaucoup ça. C'est isolé et sauvage et en ce vendredi matin le soleil radieux laisse augurer de belles vues sur le Léman et sur les vallées environnantes. On dépose la voiture aux Chalets et le chemin monte directement.


 On passe assez rapidement du côté suisse, le soleil est côté français et le vallon suisse est donc assez froid et bien gelé. Entre deux rochers, on aperçoit le Léman. De l'autre côté nous remarquons des sentinelles. Nous avons été repérés par des bouquetins qui se découpent en contre-jour dans le soleil. Ils sont loin, par contre. Nous continuons pour nous retrouver dans un amoncellement de rochers. Comme nous avons contourné les Cornettes nous nous retrouvons côté français et en plein soleil. Une douce sensation.
Il faut trouver son chemin en suivant les Cairns dans un amas de pierres ce n'est pas toujours très clair et bien sur les bouquetins nous observent
Bouquetin - Cornettes de Bise


Nous tournons le dos aux bouquetin et reprenons l'ascension. Le sentier est plus clair à flan de montagne et à l'ombre. La vue est extrême. Les nuages se sont amoncelés en bas et forment une mer épaisse, ondulante et impressionnante

 

La dernière partie de la randonnée est un chemin plus ou moins tracé qui serpente à flanc de montagne parmi les blocs de calcaire avec une arène de sommets majestueux entourés de nuages cotonneux. Le résultat est une ambiance étrange, on se sent comme coupé du monde, évoluant dans un univers parallèle. C'est un sentiment exceptionnel dans un paysage indescriptible, Cervin, Mont Blanc, Dent du Midi d'un côté; lac Léman et Jura de l'autre. On se sent privilégié d'évoluer dans un tel milieu.




La descente est tout aussi spéciale dans une ambiance feutrée avec des nuages qui enrobent les sommets et se faufilent entre les montagnes.



Retours par le pas de la Bosse vers les Chalets de Bise avec la lumière orangée de la fin de journée qui frappe les Cornettes. Je me fais la promesse muette de revenir mais pour grimper. 


Saturday 5 November 2016

Semaine 1 du 29 Octobre au 5 novembre - Jour 3 - La Haute Cîme à partir du Lac des Mines d'Or.

C'est le plat de résistance de cette semaine. Départ du Lac des Mines d'Or - 1340M d'altitude passer par le Col de Cou redescendre sur Barme, remontée au pas de Bonavau, pas d'Ancel, Cabane de Susanfe col de Susanfe, col des Paresseux et sommet de la Haute Cîme. Une rando assez intense de plus de 40 KM avec 3000M de D+ en une journée car les refuges sont fermés. C'est aussi un gros point d'interrogation sur la faisabilité de la chose, le sommet étant enneigé mais pas trop quand même. Au cas où, j'embarque des crampons (à neige) et un piolet. Le tout avec plusieurs couches de vêtement et beaucoup d'eau (difficile de remplir la gourde en chemin et je ne m'attends pas voir beaucoup de gens de la journée). Départ donc à 5H30 des Mines d'Or: il fait encore nuit. Pour le retour je sais que je dois arriver à Barme vers 17H30 au plus tard car il fera noir à 17H30 et le chemin jusqu'à Barme est plus difficile. Une fois dépassé le hameau par contre c'est un chemin que je connais pour l'avoir parcouru l'été à pied et en VTT donc le faire à la frontale ne me poserait aucun problème.

Lac des Mines d'Or -Col de Cou - Barme
A 5H30 il fait froid c'est donc avec mes 3 couches plus une veste imperméable et coupe vent que je me mets en route. Petit arrêt au chalet de Fréterolles, tout est désert il fait noir. La ferme auberge est un endroit fantastique en été. Ils proposent des goûters absolument délicieux. C'est là que j'ai mangé la meilleure confiture aux myrtilles et leur fromage est tout simplement DELICIEUX. Mais ce n'est pas encore le moment d'y penser...

Je monte au col de Cou via les alpages, il est également possible d'y aller par la forêt (moins raide mais plus long)
   
Après une 50 aine de minutes j'y suis et le soleil commence à se lever. Petit déjeuner près de la cabane malgré le vent et le froid. Le soleil qui se lève sur les Dents du Midi vaut bien ça.


Le soleil se lève
La Cabane du Col de Cou

A 7H après un petit déjeuner with a view, je repars, direction Barme. C'est de la descente, je vais à un bon rythme pour rattraper un peu du retard pris à contempler le lever du soleil. Une fois dans le vallon qui mène à Barme avec les Dents Blanches à ma droite et les Dents du Midi en perspective, je me sens petite, et il fait froid dans cette cuvette. Je trottine pour accélérer un peu la circulation. Je supporte bien ma veste, mon polar Ternua et ma sous couche.


Arrêt aux chalet de Barme, il y fait complètement givré, il est pourtant 8H00. Il faut dire que le hameau est bien encastré dans un vallon entouré de montagnes majestueuses. Le soleil a du mal à passer. Je suis en Suisse à présent. 



La Cantine des Dents Blanches - tout est bien sur fermé. Je n'ai encore rencontré personne. Au loin j'entends les clarines d'un petit troupeau de vaches.

Je repars assez vite, après avoir bien bu. Mon sac à dos est lourd et l'attache qui garde mon piolet fixé vient de casser. Ca va être un peu de bricolage pour le garder bien droit et pour éviter qu'il me gêne lors des passages plus techniques ou engagés :-( .   Je n'aime pas quand mon matériel me lâche.

Montée vers Bonavau.:

C'est raide de nouveau, les sentiers sont givrés voire gelés ou même verglacés. J'ai rattrapé une chute in-extremis. Je me dis qu'en effet il me faut revenir à Barme vers 17H30 au plus tard parce que à cette heure là, le chemin sera très gras et à la frontale ce ne sera pas sympa du tout.  Tout d'un coup au détour d'un sentier j'entends un sifflement, je jette un regard vers le ciel, j'imagine un rapace même si le sifflement parait étrangement proche. En fait, c'est un chamois. Voici une petite vidéo mais évidemment je ne m'attendais pas à le trouver là et il faut être fort pour le voir. Il est à gauche en dessous de la barre rocheuse au dessous du groupe d'arbres roux le plus bas. C'est une tache un peu plus foncée qui bouge légèrement (malheureusement mon téléphone bouge beaucoup)






Bonavau

Arrivée au pas de Bonavau, la vue qui se déroule devant moi est à couper le souffle. Le Grand Ruan, le Petit Ruan avec le Pas D'ancel en contrebas. Impressionnant...


Je descends vers le refuge et, à ma grande surprise, il est ouvert. Je discute un peu avec un des gardiens. Il ne laisse pas planer grand doute: la Haute Cîme n'est pas faisable. Pas assez de neige pour des crampons à neige (je n'ai rien pour le terrain mixte) je pourrai aller jusqu'au col des Paresseux, mais même là il n'est pas très confiant. Les cailloux auront gelés durant la nuit et vers 13H l'heure où j'approcherai du sommet ils risquent de partir en coulée... Je décide de continuer quand même. On ne sait jamais... Direction le Pas d'Ancel.

Pas d'Ancel
 Je me trompe de chemin et me retrouve à Rossetan, un peu trop loin et un peu trop bas (les panneaux avaient été retirés). Demi-tour, et montée sur le pas d'Ancel, passage plus technique mais très bien équipé en chaînes. Nouvelle rencontre avec un chamois qui déboule effrayé droit dans la pente il passe à 5 M de moi. D'autres randonneurs descendent. C'est un moment magique de l'automne en montagne. Les randonneurs reviennent de La Haute Cîme, ils ont passé le nuit dans la salle hiver du refuge de Susanfe et atteint le Col des Paresseux sans poursuivre plus loin. Ils confirment les dires du gardien de Bonavau. Peu de chance que j'y arrive et du col de Susanfe à celui des Paresseux, ça risque d'être tendu. L'heure avance...je continue. Déjà 18 KM dans les jambes.


Vallon de Susanfe

Après le passage du Pas d'Ancel je me retrouve dans le Vallon de Susanfe. C'est de nouveau très impressionnant, la Tour Salière (autre objectif) et le Mont Ruan à ma droite portent une ombre assez effrayante. Mais ce qui est le plus frappant c'est le silence. Pas un bruit dans ce lieu écrasant. Je suppose la présence de bouquetins mais je ne les vois pas et je ne prends pas le temps de les chercher, les commentaires des randonneurs m'ont rendue un peu nerveuse, je trace. Pour la première fois depuis le matin, j'ai chaud. Je me rapproche de mon objectif et la cîme est vierge de tous nuages. Par contre je me rends compte qu'elle n'est pas assez enneigée pour mes crampons et trop pour mes chaussures. Le terrain est assez gras et je pense à mon retours. Le timing va être crucial.


 Arrivée au pied du col de Susanfe, une grosse masse noire me sépare de ce sommet que j'aurais voulu atteindre aujourd'hui. Le Col de Susanfe me révèle de nouveau un paysage grandiose mais je ne prends pas le temps de l'admirer. Il y a des bouquetins qui jouent dans la neige. Je ne prends pas le temps de les photographier. De toute façon avec mon GSM ça ne servirait à rien. Si je veux un timing décent pour le retour (qui comporte quand même deux belles montées...) je n'ai pas trop le choix. 

Je me lance dans la montée vers le col des Paresseux. Ce n'est pas facile des coulées de pierres ont en effet effacé le "chemin" (en fait une trace légère) à certains endroits c'est délicat. Des bâtons de randonnée m'auraient largement plus aidé que mon piolet. Je progresse lentement. Le col est en vue, 50 M à peine... Bientôt fini. Mais une grosse coulée me barre le chemin, je pique l'axe de mon piolet sur une plus grosse pierre je me mets en boule et et mets mon sac à dos au dessus de ma tête, c'est passé à 2 M de moi. Une pierre plus grosse a roulé sur ma main. J'ai des éraflures un peu partout et des cailloux dans mon sac et mes vêtements. Je m'assieds. J'ai eu peur, à tort à raison? J'aimerais bien ne pas être seule à cet endroit. Je décide de rebrousser chemin. La descente est plus rapide. Col de Susanfe, pas d'Ancel, Bonavau. Je dis au revoir à la Haute Cîme.

Vue sur le Mont Ruan depuis le Pas de Bonavau

De Bonavau à Barme le chemin est très boueux, gluant mais il faut y aller: l'heure tourne. Les chalets de Barme sont en vue. Je m'y arrête un instant pour boire et dernière montée, celle vers le col de Cou, avec un soleil couchant cette fois-ci.



La fin à la frontale est rapide, je connais le chemin. Au total la journée aura duré de 5H30 à 19H10, j'aurai fait environ 45 KM et presque 3000M de D+ ma montre GPS n'a pas aimé la chute de pierre et a décidé de faire grève pour le retour. Je suis déçue de ne pas avoir atteint mon objectif mais contente de ma journée très intense. Les paysages valaient l'effort et les moments magiques qui ont parsemés cette journée resteront avec moi longtemps. 

Merci à mon suiveur de la journée à qui j'ai envoyé des SMS pour la sécurité, qui m'a aussi aidé à la préparer et m'a conduit matin et soir

Merci à #itsgreatoutthere pour l'équipement vêtement, qui lui ne m'a pas lâché (contrairement à mon sac à dos :-) ) et particulièrement #ternua qui a contribué à la réussite de la journée...

Semaine 1 29 octobre - 5 novembre - Jour 2 -La tête de Bostan

Deuxième rando de cette semaine, la tête de Bostan. Le rouleau de Bostan est tout à fait particulier. A la Frontière entre la Suisse et la France, c'est un énorme rouleau de Calcaire, ou parait-il les fossiles sont nombreux. On peut y accéder via le pas de la Latte, avec des pas un peu style 'escalade' ou bien en y montant progressivement par la base en démarrant en dessous du Lac des Mines d'Or. C'est ce deuxième itinéraire qui a été choisi, je pense faire le premier cet été si j'en ai l'occasion. Les sentiers etaient quand même fort gras et je ne voulais pas prendre de risque de glissade au vu du programme du jour 3.

Donc dépat despuis juste en dessous des mines d'or par un soleil sublime, une température très douce. Et un chemin qui quitte très vite la forêt pour rejoindre des alpages et au détours d'un sentier, une vue fantastique sur une mer de nuages dans la vallée de Samoëns.
La montée se fera sans grande difficulté sur un sentier très bien tracé jusqu'au bout, parfois bien raide mais aucun pas technique. Il faut juste de bons quadri! C'est le bémol de cette rando aux paysages superbes (Dents Blanches et Dents du Midi, Hauts Forts ....). De profil le Rouleau de Bostan parait épique mais sa montée est un long pâturage herbeux. Pas de fossiles pour moi non plus trop d'herbe. La vue du haut des 2400M est par contre sublime et vaut bien l'effort d'y grimper.

Vue sur les Dents Blanches

Vue sur les Dents du Midi

Pour éviter de revenir sur nos pas, nous descendons par le col de Bostan et le vallon du Bostan (lac des verdets).
Le Lac des Verdets

Là c'est l'amusement devant l'enchevêtrement de blocs de tous les calibres et tous les types possibles. A croire que Mère Nature, très en colère, avait décidé de casser de la roche. 


Retour par le refuge de Bostan avec une lumière décroissante qui allonge les ombres. Une journée superbe, 1200M D+ et une belle mise en bouche pour le lendemain...






Selfie d'ombre et de croix :-)

Wednesday 2 November 2016

Semaine 1 - 29 octobre- 5 novembre - jour 1: Le Roc d'Enfer

Après 10H00 de route et une arrivée à 4H du matin, le réveil a été un peu dur. Qu'à cela ne tienne, départ vers 14H00 pour le Roc d'Enfer. Le Roc d'Enfer et moi c'est une longue histoire: un coup de foudre au premier regard. Il a une forme particulière, impressionnante et puis voilà ... dès ma première visite dans le Chablais, j'ai dit que j'irais au dessus
.

Je me souviens de ma première rando, c'était à la Toussaint en 2014, avec un guide de Morzine. Je n'osais pas y aller seule de par sa réputation. C'est une randonnée considérée comme dangereuse.
 Il faut suivre une arrête assez vertigineuse, avec de part et d'autre des pentes raides et caillouteuses synonyme d'aller simple pour l'au-delà en cas de chute.
Eric m'a donc accompagnée là-haut en partant de la Combe du Foron pour passer ensuite par le col de Chalune et prendre l'arrête du Roc d'enfer jusqu'à la descente par la Golette, puis la Combe de la Chaux-de-Vie et le Col Ratti.
On avait terminé hors sentier pour revenir au Foron directement. Cet itinéraire est de loin le plus beau il forme une boucle naturelle et intuitive pour parcourir l’arrête du Roc. C'est d'ailleurs un itinéraire qui est considéré comme une de plus belles randonnées des Alpes Françaises.
C'est un itinéraire qui permet généralement d'observer pas mal de marmottes (en été) ou de Chamois (en automne). Je l'avais répété en août 2015, sans guide et avec un paysage très différent. Cet automne, je voulais le parcourir dans l'autre sens mais comme les journées sont courtes, l'aller-retour vers le sommet (les sommets en fait!) était la seule solution.

Départ de la Chapelle du Graydon, un endroit magnifique avec une lumière très particulière entre les Mazots, et les exploitations.
Remontée du Plan des Fontanes/le Couvent/ La Chaux-de-Vie (rencontre avec des chamois bien sûr), arrivée à la Golette,                                                                  

remontée de l'arrête et les deux sommets. Redescente par le même itinéraire. Un bon 900 M de D+ sous un soleil exceptionnel et une vue à couper le souffle de part et d'autre.