Saturday 16 December 2017

Week end dans les Vosges - jour 1

Parfois il faut pouvoir partir et s'enfuir quand le quotidien devient trop pesant. Ce week end de décembre devait être consacré à de l'alpinisme. La première idée était le 'Grand Paradis' mais les abondante chutes de neige, couplées aux jours très courts à la mi-décembre, rendaient le projet déraisonnable. Deuxième idée: descendre jusque Bourg d'Oisan, pour deux projets plus modeste en altitude mais qui permettraient l'exploration de nouvelles techniques. De plus si l'un des deux projets n'aboutissait pas, on pouvait se rabattre sur l'autre.... Mais là encore la neige, le vent et l'incertitude météorologique ont fait avorter le projet.

Littéralement effondrée par cette décision, je ne me voyais pas rester le week end à Bruxelles. Remaniement, recherche et avec un peu de tergiversations pratiques je décide donc de m'orienter vers les Vosges, Gérardmer, pour être précise. Départ le vendredi début d'après midi, direction Gérardmer. Le temps est mauvais, il n'y a pas d'autre mot. Entre Libramont et le Luxembourg la neige et la chute des températures rend la circulation pénible.

Après des heures d'embouteillage, arrivée à Gérardmer. Accueil très chaleureux à la chambre d'Hôtes 'Escapade Geromoise' et découverte de la chambre, très cosy et bien agencée. Je bénéficie d'un énorme espace commun avec billard, fléchettes et livres... Il est trop tard pour aller courir de nuit comme initialement prévu, ce sera pour demain.


Réveil et découverte d'un épais manteau neigeux. Je m'habille et en avant pour la première course. Ca monte tout de suite par des petites rues qui deviennent rapidement des traces neigeuse, un pur bonheur. J'arrive en lisière de forêt, la trace disparaît dans un blanc immaculé. J'y vais et je m'enfonce jusqu'à mi-cuisses pour les premiers pas. Je récupère une vague trace qui monte, une rivière ou en sentier, et le silence neigeux est rythmé par ma respiration. L'effort est intense, une longue montée en levant bien les genoux.



Je progresse régulièrement et au dessus j'arrive à une espèce de clairière parsemée de traces d'animaux que je ne peux malheureusement pas identifier (sauf les miennes bien sur)


. Là il n'y a plus de chemin, je m'oriente entre les arbres, en m'enfonçant souvent dans la neige. C'est très éprouvant pour les quadri! j'essaie de viser les troncs saillants pour rester en surface.


Le paysage est barré par les troncs des sapins. Leur feuillage forme une sorte de toit qui obscurcit la forêt je ne me rends donc pas vraiment compte que le brouillard tombe.




La progression devient difficile mais c'est un sentiment exceptionnel que de progresser entre des arbres lourds de neige. Chaque pas est un crissement sur la neige. C'est une sensation complètement différente des courses habituelles. J'ai déjà couru sur de la neige mais jamais en mode 'hors piste': c'est exceptionnel, hors norme. Le silence ambiant et l'acoustique particulière créent une ambiance boudoir dans un espace qui en est finalement l'anti thèse.


Les températures commencent à tomber. J'arrive soudain à une clairière  où je me rends compte qu'il neige et que le brouillard devient épais. Je décide donc de rebrousser chemin pour pouvoir m'y retrouver parce que rien ne ressemble plus à un sapin qu'un autre sapin...
A la sortie de la forêt je remarque un autre sentier, ça me tente... Je m'y engage mais très vite je m'écrase  littéralement le pied dans de l'eau glacée, je tourne donc le dos à la forêt et je me replie stratégiquement sur la route du retour.