La Dent D'Oche (30
juillet 2018)
De nouveau une dent ! A croire que j'ai quelque chose à
régler... De nouveau une rando sur un bloc bien minéral qui se
termine par une cheminé, mais le bloc est de taille beaucoup plus
modeste et il est équipé de chaînes dans ses passages les plus
difficiles.
Le départ se fait sur le parking d'un restaurant (bien gentil de
leur part de prêter leur parking) : la Fetuiere. On est dans la
forêt, comme la journée promet d'être chaude, je me dis que c'est
pas mal pour le retour en voiture. On a le choix, sentier de droite
ou celui de gauche... il parait que celui de gauche est plus safe
quand il fait humide... il fait sec, je prends celui de droite. Il
monte dans la forêt, c'est un plaisir de sentir la bonne odeur des
sapins.
Rapidement on rejoint un chemin type 4X4. C'est donc un début
facile même si ça monte bien. Je dépasse pas mal de gens, comme
j'ai pris le temps le matin et que je me suis égarée dans une
déviation je n'ai pas commencé spécialement tôt. Il est passé
11H30 quand je débute. Je me rends compte que ça ne va pas être une
rando tranquille loin de tout. Il y a des gens en baskets, en
converse, en sandales même et à l'autre extrême des gens sur
équipés. Un couple avait des chaussures de glacier La Sportiva... Je
suis certaine qu'il y a moyen d'atteindre un juste milieu.
Je continue et le chemin emprunte les traditionnels lacets dans les pâturages, je monte d'un bon pas et je dépasse encore une fois beaucoup de gens qui peinent. Leur souffrance sur un chemin pareil à celui là, semble énorme, sans doute leur plaisir en est décuplé au sommet. Pour ma part je trouve la pente raide bien sur mais rien de bien exceptionnel et le chemin est techniquement très simple. Je m'arrête pour laisser passer deux hommes qui descendent et j'en profite pour savourer le paysage. D'un côté le Mont Blanc, de l'autre le Léman.
Le chemin
quitte rapidement la forêt pour atteindre les pâturages d'altitude,
là je me retourne et je profite d'une vue exceptionnelle sur le
Léman. Je ne m'étais pas rendu compte qu'on était aux premières
loges. En y réfléchissant je trouve une certaine logique. C'est
assez logique en effet que, de part et d'autre du Rhone, l'eau aie
formé des structures similaires dans le rocher.
Le chemin est bordé dune multitude de fleurs, j'aime tout
particulièrement les chardons qui abritent souvent des insectes
butineurs, malheureusement le gros bourdon que je voulait prendre en
photo n'avait pas le temps pour poser…
Le premier arrêt se fait à la bergerie. Il y a une fontaine, l'eau
glacée me fait du bien. Le berger produit du fromage, j'aimerais
bien le goûter mais ce n'est pas le moment, quant à en ramener n'y
pensons même pas avec la chaleur qu'il fait. C'est bien dommage. A
la bergerie je me rends compte une fois de plus de l'incroyable
différence entre le style de randonnée que j'ai faite vendredi et
celle-ci. Je ne préfère pas trop y penser et en passant devant les
drapeaux de prière, j'essaie de concentrer mon esprit sur mon chemin
vers cette montagne, qui est forcément différent de celui des
autres, puisqu'il est le mien.
Je continue et le chemin emprunte les traditionnels lacets dans les pâturages, je monte d'un bon pas et je dépasse encore une fois beaucoup de gens qui peinent. Leur souffrance sur un chemin pareil à celui là, semble énorme, sans doute leur plaisir en est décuplé au sommet. Pour ma part je trouve la pente raide bien sur mais rien de bien exceptionnel et le chemin est techniquement très simple. Je m'arrête pour laisser passer deux hommes qui descendent et j'en profite pour savourer le paysage. D'un côté le Mont Blanc, de l'autre le Léman.
En face de moi je remarque de gros rapaces qui
tournoient dans le ciel. Vu le nombre et la taille ça doit être des
vautours, ils ont sans doute repéré une carcasse de bouquetin
(nombreux mais que je ne verrai probablement pas vu la quantité de
chiens en liberté) ou d'un autre animal de taille conséquente (une
marmotte n'attirerait pas autant d'oiseaux. Ils sont malheureusement
trop loin pour que j'en sois certaine, Comme je comte faire le tour
par l'autre versant de la Dent je verrai sans doute mieux à la
descente.
Je repends mon chemin dès que la séance photo est terminée et j'en
ai profité pour boire un peu. Au plus je monte au moins il y a de
l'herbe ce qui est évidemment tout à fait normal. J'arrive finalement au col de Rebollion. Le sommet se rapproche,
d'autant plus que les estimations sur les panneaux sont largement
exagérées.
Les cailloux deviennent de plus en plus présents. Je suis maintenant
au pied de la partie rocher, et le sentier s'estompe dans les amas de
pierres.
Le chemin est clairement indiqué par des flèches jaunes. Il est
effectivement équipé de chaînes, de beaucoup de chaînes qui me
paraissent tout à fait superflues mais qui doivent rassurer les gens
moins à l'aise en montagne. Dans un premier temps j'essaie de les
utiliser mais je les trouve plus ennuyeuses qu'utiles puisqu'elles me
forcent à prendre un chemin qui n'est pas forcément celui qui me
convient. J'arrive au pied de la cheminée, et là je suis forcée
d'attendre une personne âgée qui peine à progresser. J'en profite pour
photographier l'équipement qui est vraiment là pour rassurer les
plus incertains.
Je suis partagée sur le bien fondé de cet équipement. Est il
nécessaire pour la sécurité des gens et pour permettre à un
maximum de gens de profiter de ce paysage et de cette expérience,
mais d'un autre côté je suis un peu choquée de voir à quel point
certains semblent confondre cette randonnée avec une promenade dans
un parc. Le chemin est, grâce aux chaînes totalement dépourvu de
technicité, il est d'une intensité moyenne et du coup accessible à
des gens très peu entraînés. Des gens qui n'ont pas l'habitude de
la montagne et donc se retrouvent aux prises avec un rocher qui
autrement ne leur serait pas accessible. Et plutôt que d'aborder ce
rocher avec l'humilité qui lui est due, il arrivent en conquérants,
converses aux pieds pestant sur le manque de réseau et les
difficultés éprouvées. J'essaie de transposer cela à un autre
sport pour voir si ma réflexion n'est pas juste une preuve de
snobisme et d'élitisme, somme toute ridicule, et je me dis que si
un citadin se présentait avec des bottes en caoutchouc pour skier il
serait rapidement remis à sa place. De même si une personne se
présentait en jeans et Converses à un cours de tennis on lui dirait
de se changer d'abord, et tout le monde trouverait ça normal...
alors pourquoi ce n'est pas le cas en montagne. Ca fait echo à un
article que je lisais le matin même sur les mesures prises sur le
Mont Blanc pour limiter les accidents et l'impuissance des gendarmes
qui confient souvent que les gens bien équipés c'est bien mais ceux
qui savent utiliser leur bon équipement c'est encore mieux...
Évidemment ici l'équipement adapté ne requiert pas un savoir faire
particulier, mais quelque part à force de trop équiper (il y avait
des échelons!) on dénature un chemin. Évidemment rien ne m'empêche
de ne pas utiliser l'équipement mis en place et de le faire
naturellement (ce que j'ai fait pour une bonne partie) mais le
passage d'un nombre important de gens a patiné le calcaire... c'est
un peu finalement comme un serpent qui se mord la queue, on croit
limiter les accident en équipant, mais en fait certaines personnes
négligent le minimum comme l'équipement minimal (eau par exemple,
une personne disait au sommet qu'elle n'avait plus d'eau et qu'il
était hors de question d'en acheter au refuge . Qu'il fallait
en donner gratuitement comme dans les restaurants)... C'est un débat
sans fin et la limite entre l'espace de liberté et la réglementation
est fine, tout comme la frontière entre l'équipement des chemins de
randonnée et leur suréquipement.
Si je reviens à la rando à proprement dite, la cheminée passé on
déboule sur le nid d'aigle qu'est le refuge. A l'image du reste il
est difficile de se frayer un passage vu la quantité de gens sur
place et je continue directement vers l'arrête sommitale, tout le
chemin jusqu'au sommet est équipé de chaînes. L'arrête est
vertigineuse mais il est largement plus simple de marcher droit
plutôt que de s’embarrasser de la chaîne.
J'arrive à la croix qui n'est pas sommitale et je ne m'y attarde pas tant le groupe qui s'y trouve râle, je n'ai d'ailleurs aucune photo de la croix. Je continue pour le vrai sommet où la vue est époustouflante.
J'arrive à la croix qui n'est pas sommitale et je ne m'y attarde pas tant le groupe qui s'y trouve râle, je n'ai d'ailleurs aucune photo de la croix. Je continue pour le vrai sommet où la vue est époustouflante.
Après un pique nique et une discussion assez sympathique avec un
jeune couple de Strasbourg, je quitte le sommet par l'autre versant.
De nouveau la redescente est chaînée (à tort à mon avis) elle est
à peine malaisée. Par contre, plus bas, une dalle bien lisse au
dessus du vide me fait penser que là c'est quand même pas mal. Je
pense que je l'aurais passée sans problème sans mais la perspective
d'une chute de quelques centaines de mètres dans un pierrier en
dessous ne me plaît guère.
Le reste de la rando est classiques d'abord des lacets serrés qui
font perdre rapidement de l'altitude ensuite un chemin dans l'alpage.
Je profite de mon passage pour passer par le lac de la Case, delà je
pourrai prendre en photo ce que je suspecte être des vautour. Le lac
en lui même est largement plu beau à voir depuis les hauteurs, à
hauteur d'homme il ressemble plus à un terrain de foot qu'à un lac
au vu de la végétation qui l'envahit.
De là les oiseaux qui tournaient sont bien plus visibles et il s'
agit bel et bien de vautours tout à fait reconnaissable au blanc
sous les ailes.
A près le lac, je redescends et je m'arrête pour échanger un
moment avec le Berger de la cabane.
Le retour se fait évidemment à l'aise, pour une très chouette
randonnée à la Dent d'Oche.
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