Saturday 13 October 2018

La Dent D'Oche

La Dent D'Oche (30 juillet 2018)

De nouveau une dent ! A croire que j'ai quelque chose à régler... De nouveau une rando sur un bloc bien minéral qui se termine par une cheminé, mais le bloc est de taille beaucoup plus modeste et il est équipé de chaînes dans ses passages les plus difficiles.

Le départ se fait sur le parking d'un restaurant (bien gentil de leur part de prêter leur parking) : la Fetuiere. On est dans la forêt, comme la journée promet d'être chaude, je me dis que c'est pas mal pour le retour en voiture. On a le choix, sentier de droite ou celui de gauche... il parait que celui de gauche est plus safe quand il fait humide... il fait sec, je prends celui de droite. Il monte dans la forêt, c'est un plaisir de sentir la bonne odeur des sapins.



Rapidement on rejoint un chemin type 4X4. C'est donc un début facile même si ça monte bien. Je dépasse pas mal de gens, comme j'ai pris le temps le matin et que je me suis égarée dans une déviation je n'ai pas commencé spécialement tôt. Il est passé 11H30 quand je débute. Je me rends compte que ça ne va pas être une rando tranquille loin de tout. Il y a des gens en baskets, en converse, en sandales même et à l'autre extrême des gens sur équipés. Un couple avait des chaussures de glacier La Sportiva... Je suis certaine qu'il y a moyen d'atteindre un juste milieu.

Le chemin quitte rapidement la forêt pour atteindre les pâturages d'altitude, là je me retourne et je profite d'une vue exceptionnelle sur le Léman. Je ne m'étais pas rendu compte qu'on était aux premières loges. En y réfléchissant je trouve une certaine logique. C'est assez logique en effet que, de part et d'autre du Rhone, l'eau aie formé des structures similaires dans le rocher.



 Le chemin est bordé dune multitude de fleurs, j'aime tout particulièrement les chardons qui abritent souvent des insectes butineurs, malheureusement le gros bourdon que je voulait prendre en photo n'avait pas le temps pour poser…

Le premier arrêt se fait à la bergerie. Il y a une fontaine, l'eau glacée me fait du bien. Le berger produit du fromage, j'aimerais bien le goûter mais ce n'est pas le moment, quant à en ramener n'y pensons même pas avec la chaleur qu'il fait. C'est bien dommage. A la bergerie je me rends compte une fois de plus de l'incroyable différence entre le style de randonnée que j'ai faite vendredi et celle-ci. Je ne préfère pas trop y penser et en passant devant les drapeaux de prière, j'essaie de concentrer mon esprit sur mon chemin vers cette montagne, qui est forcément différent de celui des autres, puisqu'il est le mien.




Je continue et le chemin emprunte les traditionnels lacets dans les pâturages, je monte d'un bon pas et je dépasse encore une fois beaucoup de gens qui peinent. Leur souffrance sur un chemin pareil à celui là, semble énorme, sans doute leur plaisir en est décuplé au sommet. Pour ma part je trouve la pente raide bien sur mais rien de bien exceptionnel et le chemin est techniquement très simple. Je m'arrête pour laisser passer deux hommes qui descendent et j'en profite pour savourer le paysage. D'un côté le Mont Blanc, de l'autre le Léman.



En face de moi je remarque de gros rapaces qui tournoient dans le ciel. Vu le nombre et la taille ça doit être des vautours, ils ont sans doute repéré une carcasse de bouquetin (nombreux mais que je ne verrai probablement pas vu la quantité de chiens en liberté) ou d'un autre animal de taille conséquente (une marmotte n'attirerait pas autant d'oiseaux. Ils sont malheureusement trop loin pour que j'en sois certaine, Comme je comte faire le tour par l'autre versant de la Dent je verrai sans doute mieux à la descente.



Je repends mon chemin dès que la séance photo est terminée et j'en ai profité pour boire un peu. Au plus je monte au moins il y a de l'herbe ce qui est évidemment tout à fait normal. J'arrive finalement au col de Rebollion. Le sommet se rapproche, d'autant plus que les estimations sur les panneaux sont largement exagérées.

Les cailloux deviennent de plus en plus présents. Je suis maintenant au pied de la partie rocher, et le sentier s'estompe dans les amas de pierres.

Le chemin est clairement indiqué par des flèches jaunes. Il est effectivement équipé de chaînes, de beaucoup de chaînes qui me paraissent tout à fait superflues mais qui doivent rassurer les gens moins à l'aise en montagne. Dans un premier temps j'essaie de les utiliser mais je les trouve plus ennuyeuses qu'utiles puisqu'elles me forcent à prendre un chemin qui n'est pas forcément celui qui me convient. J'arrive au pied de la cheminée, et là je suis forcée d'attendre une personne âgée qui peine à progresser. J'en profite pour photographier l'équipement qui est vraiment là pour rassurer les plus incertains.


Je suis partagée sur le bien fondé de cet équipement. Est il nécessaire pour la sécurité des gens et pour permettre à un maximum de gens de profiter de ce paysage et de cette expérience, mais d'un autre côté je suis un peu choquée de voir à quel point certains semblent confondre cette randonnée avec une promenade dans un parc. Le chemin est, grâce aux chaînes totalement dépourvu de technicité, il est d'une intensité moyenne et du coup accessible à des gens très peu entraînés. Des gens qui n'ont pas l'habitude de la montagne et donc se retrouvent aux prises avec un rocher qui autrement ne leur serait pas accessible. Et plutôt que d'aborder ce rocher avec l'humilité qui lui est due, il arrivent en conquérants, converses aux pieds pestant sur le manque de réseau et les difficultés éprouvées. J'essaie de transposer cela à un autre sport pour voir si ma réflexion n'est pas juste une preuve de snobisme et d'élitisme, somme toute ridicule, et je me dis que si un citadin se présentait avec des bottes en caoutchouc pour skier il serait rapidement remis à sa place. De même si une personne se présentait en jeans et Converses à un cours de tennis on lui dirait de se changer d'abord, et tout le monde trouverait ça normal... alors pourquoi ce n'est pas le cas en montagne. Ca fait echo à un article que je lisais le matin même sur les mesures prises sur le Mont Blanc pour limiter les accidents et l'impuissance des gendarmes qui confient souvent que les gens bien équipés c'est bien mais ceux qui savent utiliser leur bon équipement c'est encore mieux... Évidemment ici l'équipement adapté ne requiert pas un savoir faire particulier, mais quelque part à force de trop équiper (il y avait des échelons!) on dénature un chemin. Évidemment rien ne m'empêche de ne pas utiliser l'équipement mis en place et de le faire naturellement (ce que j'ai fait pour une bonne partie) mais le passage d'un nombre important de gens a patiné le calcaire... c'est un peu finalement comme un serpent qui se mord la queue, on croit limiter les accident en équipant, mais en fait certaines personnes négligent le minimum comme l'équipement minimal (eau par exemple, une personne disait au sommet qu'elle n'avait plus d'eau et qu'il était hors de question d'en acheter au refuge . Qu'il fallait en donner gratuitement comme dans les restaurants)... C'est un débat sans fin et la limite entre l'espace de liberté et la réglementation est fine, tout comme la frontière entre l'équipement des chemins de randonnée et leur suréquipement.

Si je reviens à la rando à proprement dite, la cheminée passé on déboule sur le nid d'aigle qu'est le refuge. A l'image du reste il est difficile de se frayer un passage vu la quantité de gens sur place et je continue directement vers l'arrête sommitale, tout le chemin jusqu'au sommet est équipé de chaînes. L'arrête est vertigineuse mais il est largement plus simple de marcher droit plutôt que de s’embarrasser de la chaîne.

J'arrive à la croix qui n'est pas sommitale et je ne m'y attarde pas tant le groupe qui s'y trouve râle, je n'ai d'ailleurs aucune photo de la croix. Je continue pour le vrai sommet où la vue est époustouflante.






Après un pique nique et une discussion assez sympathique avec un jeune couple de Strasbourg, je quitte le sommet par l'autre versant. De nouveau la redescente est chaînée (à tort à mon avis) elle est à peine malaisée. Par contre, plus bas, une dalle bien lisse au dessus du vide me fait penser que là c'est quand même pas mal. Je pense que je l'aurais passée sans problème sans mais la perspective d'une chute de quelques centaines de mètres dans un pierrier en dessous ne me plaît guère.



Le reste de la rando est classiques d'abord des lacets serrés qui font perdre rapidement de l'altitude ensuite un chemin dans l'alpage. Je profite de mon passage pour passer par le lac de la Case, delà je pourrai prendre en photo ce que je suspecte être des vautour. Le lac en lui même est largement plu beau à voir depuis les hauteurs, à hauteur d'homme il ressemble plus à un terrain de foot qu'à un lac au vu de la végétation qui l'envahit.




De là les oiseaux qui tournaient sont bien plus visibles et il s' agit bel et bien de vautours tout à fait reconnaissable au blanc sous les ailes.

A près le lac, je redescends et je m'arrête pour échanger un moment avec le Berger de la cabane. 
Le retour se fait évidemment à l'aise, pour une très chouette randonnée à la Dent d'Oche.

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